Les crises, des alertes pour changer
Un signal d’alarme. Chez nous, les gilets jaunes. Au Bangladesh, la grève des employés des entreprises du textile, qui exigent de meilleurs salaires. Des marques internationales connues voient ainsi leurs usines de production arrêtées.
La délocalisation
Les économies de divers pays asiatiques sont dépendantes des commandes mondiales dans le secteur du textile.
D’un côté de la planète, les ouvriers sont payés à des salaires de misère. De l’autre, la désindustrialisation de l’Europe a supprimé de nombreux emplois.
De surcroît, les lois sociales et leur application y diffèrent très largement. Notamment, des enfants ont pu travailler sur les produits fabriqués en Asie.
Le niveau des règles de sécurité, en théorie et surtout en pratique, n’y a rien de comparable.
L’industrie asiatique a parfois un impact sur l’environnement absolument catastrophique. S’y ajoutent les émissions de CO2 des transports vers l’Europe
Aider nos frères citoyens du bout du monde, c’est bien, mais n’est-il pas logique d’être solidaires, également, de nos voisins ?
Made in France et proximité
Deux propositions pour aider aussi ceux qui vivent à côté de chez nous.
Aider les personnes en difficulté
Comment ? En donnant et/ ou en achetant auprès d’une des nombreuses associations qui se mobilisent pour l’insertion.
A titre d’exemple :
- d’obédience laïque, même s’il provient d’une initiative de l’Abbé Pierre, le mouvement EMMAÜS regroupe de nombreuses associations qui font un travail admirable
- dans ce cadre, à Paris ou tout à côté, signalons EMMAÜS ALTERNATIVES : le ramassage des dons, l’atelier de tri à Montreuil et ses 10 boutiques, à Paris ou à proximité, créent des emplois pour des personnes en insertion
- trop loin ? pas le temps d’y aller ? on peut aussi acheter en ligne !
Acheter local
Si notre budget impose de se focaliser sur le prix, la question ne se pose pas.
Quand il s’agit de marques premium, voire de luxe, donnons la préférence au Made in France ou au Made in Europe.
Avons-nous besoin de nous identifier à une marque, connue certes, avec un grand logo visible, si elle fait fabriquer ailleurs, ou si le lieu de production n’est pas mentionné ?
Le prix s’explique alors non pas par des charges de marketing, mais par le respect des exigences d’un droit du travail, de normes de sécurité et de normes environnementales. Celles dont nous entendons bénéficier pour nous-mêmes et pour nos enfants.
Sachons reconnaître la qualité vraie, une production éthique et repérer un lieu de production identifié et proche.
Pourquoi acheter local ?
- nos vêtements chics, nos accessoires élégants sont le produit de l’excellence à la française, du savoir-faire de nos artisans, nos ateliers, nos usines ; acheter local permet de perpétuer ce patrimoine d’intelligence et de compétence
- nous contribuons à maintenir des emplois près de chez nous
- l’industrie offre en effet une employabilité à tous les niveaux, c’est rarement le cas dans le domaine des services
- ces emplois permettent d’intégrer aussi de ceux qui ne maîtrisent pas suffisamment la lecture et l’écriture de notre langue, qu’ils aient grandi ici ou qu’ils viennent d’ailleurs
- à défaut d’assumer ce supplément de prix lié à la charge des salaires et de la protection sociale, ces coûts qui s’imposent à nous autrement. Par des contributions sociales et fiscales pour financer le chômage, ou, pire, sous forme de banlieues explosives ou de manifestations de « gilets jaunes »
- nous participons à une forte réduction des émissions de CO2 liées aux transports.
Si on n’a pas le choix, la question ne se pose pas. Sinon, Acheter, c’est s’exprimer : si nos moyens le permettent, acheter local, c’est une démarche citoyenne pour éviter de payer le prix autrement. Par des contributions sociales et fiscales ou, pire, sous forme de banlieues explosives ou de manifestations de « gilets jaunes ».
Aider ailleurs, ici aussi
Les deux démarches se complètent. Une garde-robe bien composée, c’est l’association de belles pièces, dans des tissus de qualité, qu’on gardera longtemps et d’achats bon marché pour garder le plaisir de la variété et du changement.
Du fait de la délocalisation et de coûts de transport bas, on s’est habitués à acheter des prix et non plus des produits. Les placards n’ont jamais été aussi pleins. Une contradiction totale chez ceux qui ont prêché la lutte contre la société de consommation.
L’équilibre ? Moins, c’est plus, car on finit par oublier ce que contiennent nos armoires. Une bonne raison de donner ce qui ne justifie pas ou plus sa « location » de l’espace.
Une règle facile : ne pas modifier le nombre de cintres. Un nouveau vêtement rentre ? C’est alors le moment de désigner celui qui doit sortir !
Donnons ! Si on en a les moyens, cela permet en effet de continuer à renouveler notre garde-robe pour suivre l’évolution de notre mode de vie et de nos envies.